Discographie

Lettera Amorosa – 2022 – Klarthe Records

Pistes

01. Quasi Variazioni, Op. 7
02. Sonate pour violon et violoncelle, Op. 8: I. Moderato
03. Sonate pour violon et violoncelle, Op. 8: II. 2ème mouvement
04. Impressions liturgiques, Op. 2: I. Introït
05. Impressions liturgiques, Op. 2: II. Lux Aeterna
06. Impressions liturgiques, Op. 2: III. Supplicatio
07. Impressions liturgiques, Op. 2: IV. In Paradisum
08. Mosaïque, Op. 4: I. Prélude, Adagio
09. Mosaïque, Op. 4: II. Espressivo
10. Mosaïque, Op. 4: III. Postlude
11. Lettera Amorosa, Op. 10: I. Chant d’insomnie
12. Lettera Amorosa, Op. 10: II. Badinerie, Scherzando
13. Lettera Amorosa, Op. 10: III. Aria, Adagio
14. Lettera Amorosa, Op. 10: IV. Rondo alla toccata, Vivo
15. 12 Préludes, Op. 1: I. Rêveur
16. 12 Préludes, Op. 1: II. Scherzando
17. 12 Préludes, Op. 1: III. Misterioso
18. 12 Préludes, Op. 1: IV. Andantino
19. 12 Préludes, Op. 1: V. Semplice
20. 12 Préludes, Op. 1: VI. Andante
21. 12 Préludes, Op. 1: VII. Jazz Rhapsody, Vivo
22. 12 Préludes, Op. 1: VIII. Au loin
23. 12 Préludes, Op. 1: IX. Lento espressivo
24. 12 Préludes, Op. 1: X. Furioso
25. 12 Préludes, Op. 1: XI. Largo
26. 12 Préludes, Op. 1: XII. Calme


Informations

L’ensemble de mon travail de compositrice puise et s’assume dans un prolongement de la tradition des formes et du langage de la musique tonale élargie du XXème siècle. Initiée depuis mes quatorze ans par Nicolas Bacri à l’organicité, l’équilibre entre le contrepoint et l’harmonie dans la forme, j’ai peu à peu forgé mon identité autour d’un langage poétique influencé par d’autres arts (notamment la peinture moderne et contemporaine et la poésie française d’après-guerre). Ainsi, mon quatuor avec flûte Lettera Amorosa s’inspire de la littérature en tirant son nom du recueil homonyme de René Char, lui-même influencé par le madrigal de Monteverdi.

Ce premier album est pour moi l’occasion de revisiter six ans de composition, en choisissant six titres parmi mes dix premiers opus. Au moment où j’écris ces mots, en janvier 2022 (durant l’écriture de mes Opus 16 et Opus 17), j’ai conscience d’entrer dans une deuxième période de composition, où mon langage évolue : j’accorde désormais plus d’importance à la notion de « geste musical » et travaille à intégrer la dissonance comme outil d’expression.

Ouvrant le présent programme, les Quasi Variazioni, Op. 7, marquent un tournant dans l’évolution de ma première période de composition. J’ai porté, au contact de mon premier instrument, pour la première fois, un regard plus abstrait sur mon utilisation de l’harmonie, désirant la rendre plus distendue et éloignée de la tonalité telle que je l’employais dans mes premiers opus.

Vient ensuite la Sonate pour violon et violoncelle, Op. 8, première œuvre que j’ai composée pour le violon. L’enregistrer moi-même me replace dans un rôle d’interprète-compositeur, où les deux facettes s’influencent mutuellement. L’écriture y est lyrique et d’inspiration française, en souvenir de la musique de Maurice Ravel qui m’est très chère. A travers les deux mouvements contrastés qui constituent cette sonate, la fusion des deux instruments à cordes se développe et s’intensifie jusqu’aux portes de l’illusion sonore d’un trio à cordes, par l’emploi extrêmement présent de doubles cordes. Ces deux premières œuvres, composées à la même période, forment un diptyque que je souhaiterais présenter en miroir des trois œuvres qui suivent, autour de la flûte.

Profondément marquée par le Requiem de Maurice Duruflé, j’ai composé mes Impressions liturgiques, Op. 2 pour flûte et piano à l’âge de quinze ans. C’est avec cette œuvre que mon intérêt pour la composition pour flûte a grandi et m’a amenée à composer Mosaïque et Lettera Amorosa notamment. Mosaïque, composée à la table, présente un duo fusionnel entre la flûte et la clarinette en trois brefs tableaux aux couleurs tantôt nostalgiques tantôt rêveuses, concluant par un finale espiègle et virtuose.

Pour terminer le triptyque autour de la flûte, le quatuor Lettera Amorosa, Op. 10, fait interagir la flûte et le trio à cordes. Composé de quatre mouvements, le quatuor reflète les différents élans que m’ont évoqués les phrases des quatre poèmes de René Char. Enfin, un hommage à Nicolas Bacri avec mes 12 Préludes pour piano, Op. 1, que j’interprète moi-même. Reflets d’une première période aux diverses facettes, les Préludes évoluent déjà vers une matière sonore où la poétique musicale personnalise mon langage musical. Le dernier Prélude, le plus long et le plus tourmenté, se tourne vers une écriture plus chromatique, annonçant mon Poème, Op. 5.

En interprétant trois de mes œuvres, j’ai eu le bonheur, pour les œuvres de musique de chambre, d’être rejointe par des musiciens extraordinaires qui ont insufflé leur âme et leur personnalité à ma musique. Merci à Dana, Caroline, Hermine, Ionel, Joë et Paul pour leur amitié, leur talent et leur engagement. Notre expérience musicale commune ainsi que notre attachement à la musique contemporaine, et notamment le rapport engagé que nous entretenons tous à la création, font de cet enregistrement un symbole puissant pour moi, une première étape marquante de ma vie de compositrice.


Détails & Achat (also available in English)

Teaser: https://youtube.com/watch?v=FjFN-ROsCNA

Avec Dana Ciocarlie , Caroline Debonne, Paul Zientara, Hermine Horiot, Joe Christophe et Ionel Streba.