E.Bertrand – Cantiques for voice and piano quintet (2025)

World premiere
Live 6th May 2025 in Queen Elisabeth Music Chapel (commission)

François Pardailhé, Ténor
Andrew Munn, Bass baritone
Fleur Strijboos, Soprano
Julie Nemer, Mezzo-soprano

Hawich Elders & Amia Janicki, violins
Jozefien Dumortier, viola
Jorge Giménez, cello
Élise Bertrand, composition & piano

0:05 Cantique nº1

5:36 Cantique nº2

10:35 Cantique nº3

15:10 Cantique nº4

Poems by Emile Verhaeren :

I

Je voudrais posséder pour dire tes splendeurs,
Le plain-chant triomphal des vagues sur les sables,
Ou les poumons géants des vents intarissables ;

Je voudrais dominer les lourds échos grondeurs,
Qui jettent, dans la nuit des paroles étranges,
Pour les faire crier et clamer tes louanges ;

Je voudrais que la mer tout entière chantât,
Et comme un poids le monde élevât sa marée,
Pour te dire superbe et te dresser sacrée ;

Je voudrais que ton nom dans le ciel éclatât,
Comme un feu voyageur et roulât, d’astre en astre,
Avec des bruits d’orage et des heurts de désastre.

II

Les pieds onglés de bronze et les yeux large ouverts,
Comme de grands lézards, buvant l’or des lumières,
Se traînent vers ton corps mes désirs longs et verts.

En plein midi torride, aux heures coutumières,
Je t’ai couchée, au bord d’un champ, dans le soleil ;
Auprès, frissonne un coin embrasé de méteil,

L’air tient sur nos amours de la chaleur pendue,
L’Escaut s’enfonce au loin comme un chemin d’argent,
Et le ciel lamé d’or allonge l’étendue.

Et tu t’étends lascive et géante, insurgeant,
Comme de grands lézards buvant l’or des lumières,
Mes désirs revenus vers leurs ardeurs premières.

III

Et mon amour sera le soleil fastueux,
Qui vêtira d’été torride et de paresses
Les versants clairs et nus de ton corps montueux,

Il répandra sur toi sa lumière en caresses,
Et les attouchements de ce brasier nouveau
Seront des langues d’or qui lècheront ta peau.

Tu seras la beauté du jour, tu seras l’aube
Et la rougeur des soirs tragiques et houleux ;
Tu feras de clartés de splendeurs ta robe,

Ta chair sera pareille aux marbres fabuleux,
Qui chantaient, aux déserts, des chansons grandioses,
Quand le matin brûlait leurs blocs, d’apothéoses.

IV

Hiératiquement droit sur le monde, Amour !
Grand Dieu, vêtu de rouge en tes splendeurs sacrées,
Vers toi, l’humanité monte comme le jour,

Monte comme les vents et comme les marées ;
Nous te magnifions, Amour, Dieu jeune et roux,
Qui casse sur nos fronts tes éclairs de courroux,

Mais qui décoche aussi dans le fond de nos moelles,
L’électrique frisson au plaisir éternel,
Et nous te contemplons, sous ton ciel solennel,

Où des coeurs mordus d’or flambent au lieu d’étoiles,
Où la lune arrondit son orbe en sein vermeil,
Où la chair de Vénus met des lacs de soleil.

Gustav Mahler | Piano Quartet in A Minor

Elise Bertrand, violon
Pierre-Pascal Jean, alto
Bogeun Park, violoncelle
Laure Cholé, piano

Enregistrement réalisé dans l’auditorium de la Cité de la Musique à Paris, le 13 septembre 2024.

Prise de son et réalisation de la vidéo :

Eva Dorpmund
Paul Guillon Verne
Matis Reynaud
Damien Le Bras
Hugo Divetain

E. Bertrand : « Je vous salue Henri, Pierre et Nous vos couleurs » (E. Bertrand/M.Martin)

Enregistré au Regard du cygne à Paris
Le 18 octobre 2024
Réalisation Arpeggio Films

Ed. Billaudot

« Je vous salue Henri, Pierre et Nous vos couleurs » pour violon et harpe est une oeuvre commandée par l’Orchestre de Cannes et la Fondation Maeght pour les 60 ans de la Fondation, lors de l’Exposition Henri Matisse et Pierre Bonnard.

Henri, Pierre, vos couleurs, à travers vos toiles nos sens alors s’ébrouent.
Je vous salue Henri et Pierre, nous vous appelons en rêve par ma musique. Cette musique vous appelle, elle et nous vous imaginons dans ce Sud-lumière, ces couleurs et les rumeurs de vos voix. Nous sommes vos couleurs, celles de nos regards et maintenant, vous rendrons les vôtres, de l’au delà…venez !
Vous verrez alors ce que les couleurs de vos toiles sont maintenant devenues, les possibles couleurs rêvées d’un monde uni.
Je vous salue Pierre et Henri, et Nous vos couleurs, c’est notre prière. »

E. Bertrand juin 2024